PISA 2000
En 2000, l'enquête internationale PISA (Programme pour le suivi des acquis des élèves) était lancée dans 32 pays dans le but de mesurer les compétences des jeunes de 15 ans en littératie, en culture mathématique et en culture scientifique ; pour cette première passation des épreuves, le domaine de la littératie avait été considéré comme prioritaire (en 2003, lors de la deuxième passation, ce sont les mathématiques qui ont été sur le devant de la scène ; en 2006, ce seront les sciences).
La présente étude se base sur la comparaison des résultats de 2000 dans quatre pays francophones, à savoir la Communauté française de Belgique, la France, le Québec et la Suisse romande, pour le domaine de la littératie. Dans ce domaine, la composante de la langue joue un rôle important, d'où notre intérêt pour une étude des résultats de ces quatre pays ou régions ayant en commun le français comme langue d'enseignement. Or, il s'avère que les résultats obtenus sont assez contrastés : le Québec obtient des résultats très élevés avec peu d'écarts entre élèves, la Suisse romande a des résultats relativement bons, la France est légèrement au-dessus de la moyenne avec très peu d'écarts entre élèves et la Communauté française de Belgique présente des résultats médiocres et très dispersés.
Ce rapport analyse les facteurs susceptibles d'expliquer les différences de réussite. Outre les variables socio-démographiques comme le genre, la langue parlée à la maison, le lieu de naissance, l'origine sociale, etc., l'accent est mis particulièrement sur les caractéristiques liées aux épreuves elles-mêmes, c'est-à-dire les objectifs de lecture, les types de textes ou le format des questions. Il est également montré quels sont les items les mieux réussis ou les plus problématiques dans chacun des quatre pays. Enfin, pour mieux comprendre quel pourrait être le rôle de l'école dans les résultats obtenus, certains paramètres des systèmes scolaires de ces pays ou régions (dotation horaire pour l'enseignement du français, organisation de l'école, évaluation à grande échelle, etc.) ont été mis en regard, ainsi que des éléments de leurs plans d'études ou programmes. Dans cette perspective, il est apparu intéressant d'examiner plus précisément les situations de la Communauté française de Belgique et du Québec, pays et région aux résultats de PISA les plus contrastés, pour tenter de relever des particularités de l'un ou l'autre propres à expliquer ces différences de performances.