Le récit d’aventure tel que décrit ici est un genre principalement scolaire, s’apparentant au genre social et littéraire "roman d’aventures" (genre ayant lui-même des contours flous). Relevant clairement de la fiction, il est associé dans le PER à la notion de vraisemblance. Cette notion, toutefois, est difficile à définir avec précision, et on l'envisagera ici en tant que trait permettant d'opposer le récit d'aventure aux formes de récits dans lesquels la magie joue un rôle important et est vécue par les personnages comme "normale" (comme par exemple le conte merveilleux). Le récit d'aventure a pour visées de divertir, d'éveiller l'imagination, de faire ressentir/partager les émotions et les sentiments de certains des personnages.

Le récit est centré sur les actions d’un ou plusieurs protagonistes, multipliant les péripéties qui créent le suspense – la résolution de l’intrigue étant toutefois le plus souvent à l’avantage des "héros/héroïnes", héros/héroïnes qui acquièrent ce statut dans le cours du récit, par leurs actions. Ces héros/héroïnes apparaissent comme des modèles présentant des valeurs reconnues socialement (courage, fidélité, amitié, etc.).

Le récit d'aventure couvre une grande variété de récits possibles. Grossièrement, on peut distinguer divers "types d’aventures" figurant au centre de l’intrigue et qui semblent particulièrement caractéristiques du genre :

• des aventures de type "exotique", par exemple en mer et/ou sur une ile (cf. robinsonnades), à une autre époque, etc.;
• des aventures de type "enquête", énigme, jeu de piste, etc.;
• des aventures narrant des évènements relevant apparemment "du quotidien", mais prenant ici un caractère exceptionnel.

Lorsque l'aventure est une enquête, on pourrait aussi classer l'œuvre dans un genre 'roman policier' ou 'polar'. Toutefois, le classement dans le genre récit d'aventure convient bien lorsqu'il s'agit d'enquêtes menées par des enfants ou destinées à des enfants.

Du point de vue de sa structure, le récit d’aventure illustre particulièrement bien le schéma narratif "classique" : situation initiale, élément déclencheur, péripéties, dénouement, situation finale. Il y a souvent plusieurs péripéties, qui s'enchainent les unes aux autres et constituent une suite d’épisodes narratifs. Par ailleurs, le RdA met en jeu des personnages qui, par leurs actions et leurs émotions, contribuent à créer la tension narrative du récit et constituent ainsi une clé possible d'interprétation (cf. système récit-personnage).

Le récit d'aventure, surtout quand il met en scène des aventures de type "exotique", comporte souvent une dimension spectaculaire, bien mise en évidence dans certains des supports/formats dans lesquels on le trouve: BD et films (ce qui n'exclut bien sûr pas les récits littéraires).

Situation dans le cadre général des genres textuels

Le récit d’aventure relève des "textes qui racontent". Il partage différentes caractéristiques avec les autres genres qui relèvent de ce regroupement, notamment la présence d’une série d'évènements causalement et temporellement liés ainsi qu’une organisation suivant le schéma narratif.

D'un point de vue linguistique: lorsque le récit est pris en charge par un narrateur/une narratrice*, l'usage des temps verbaux est celui du récit et s'inscrit dans l'un des trois systèmes existant: système du présent; système passé composé/imparfait; système passé simple/imparfait. La prise en charge de la narration peut varier, mais le cas d’une narration en je est fréquent.

Le récit d’aventure se caractérise par ailleurs selon les paramètres ci-après.

• Il met en scène un ou plusieurs personnages non archétypaux (par opposition au conte merveilleux par exemple), mais sans développer particulièrement la caractérisation intérieure de ces personnages (par opposition au roman psychologique par exemple).
• Il doit faire une certaine longueur afin de permettre la création d’un suspense et le récit des péripéties.
• Il comprend souvent de nombreux dialogues, qui participent pleinement à la progression du récit et à la dynamique narrative.
• La chronologie des évènements est marquée linguistiquement (par des organisateurs temporels par exemple) ou graphiquement/visuellement.
• L'univers fictionnel du récit d'aventure se présente comme vraisemblable, au sens défini ci-dessus (par opposition à celui du conte merveilleux par exemple), mais sans prétendre au réalisme (d'un roman social par exemple).

*Lorsque le récit est porté par l'image (BD, films, parfois l'album), il est possible qu'il n'y ait pas de narrateur/narratrice et que la composante langagière se réduise aux dialogues.