Écriture non sexiste ou inclusive

Écriture non sexiste ou inclusive : comment rendre compte de la diversité des êtres humains dans une langue à deux genres ?

Résumé

Depuis une quarantaine d’années, certaines langues qui possèdent un genre grammatical sont critiquées pour le fait que l’on utilise un genre (en général le masculin) pour référer, de manière générique, à des groupes de personne ou des personnes indéterminées. De nombreux guides montrent aujourd’hui comment on peut « démasculiniser » la langue ; or, si le point de départ de la critique (le masculin à valeur générique) est en général le même, les solutions proposées vont dans des directions différentes. S’agit-il, par exemple, de rendre plus visibles (et audibles) les femmes, comme le revendique depuis la fin des années 1970 la critique féministe ? Ou faut-il aller au-delà d’une vision binaire des êtres humains (femmes/hommes), en tenant compte de personnes qui ont une identité non binaire, fluctuante ou indéterminée ? Dans une langue comme le français, qui ne connait que deux genres, ces différents objectifs ne se réalisent pas toujours de manière aisée et l’on peut constater non seulement des difficultés stylistiques et pratiques, mais aussi des résistances idéologiques fortes.
Dans la présentation, je discuterai les enjeux théoriques des différents types de revendications et les pistes proposées pour rendre le langage plus égalitaire – certaines nécessitant même une refonte profonde de la grammaire du français. La question d’un langage (plus) égalitaire touche aussi l’école et l’enseignement/apprentissage du français: il sera donc aussi question de la place que l’écriture non sexiste/inclusive peut avoir dans le cadre scolaire.

Lisez la synthèse de la conférence de Daniel Elmiger ici

Conférence prononcée dans le cadre du 50e anniversaire de l'IRDP sur la thématique "La diversité : un défi pour l'école, une question pour la recherche" (19-20 septembre 2019).